Voisins d’usines
Résumé
Delphine Lancelle et Emilie Mousset
Voisins d'Usines
portraits de travailleurs
Détails
Nous sommes à Tournefeuille, dans la ZI de Pahin, à côté de la ZI d’En Jacca de Colomiers, dans un lieu dédié au théâtre de rue qui s’appelle l’Usine et qui, bien que récente dans le quartier, a toute une histoire derrière elle, et quelle histoire
Qu’est-ce qu’il se passe dans l’Usine ?
Et celle d’à côté ? Et l’autre, plus loin dans la rue ?
Qu’est-ce qu’on fabrique ?
Et qui fabrique ?
C’est quoi ton métier ?
Comment tu fais ça ?
Ça fait longtemps ?
… ?
On pourrait se poser quelques questions, ensemble, pour interroger nos pratiques, nos gestes, chez les travailleurs de l’Usine et ceux d’à côté, les voisins.
On y trouverait probablement des passions communes, des lassitudes similaires, des systèmes hiérarchiques étonnamment ressemblants, des matières à usiner identiques, et ça et là, quelques différences.
Une paire de mains sur les photos – celle de Delphine Lancelle - une autre sur un crayon – celle d’Emilie Mousset : des portraits au sténopé réalisé pendant le temps de pause, une pause passée ensemble, le temps d’une photo ; d’autres photos, pour les gestes ; et puis, des phrases, des mots de chacun sur sa pratique professionnelle, son activité ou son métier, son lien au travail, sa relation au labeur, à l’envie, au besoin.
Delphine Lancelle et Emilie Mousset
Constructrice de décors, spécialisée dans le métal, scénographe, plasticienne, photographe au sténopé, Delphine Lancelle se forme aux arts-appliqués afin de lier art et artisanat.
Elle créée « Barbak’valse » (compagnie de marionnettes de rue) avec deux amis, ils tournent deux spectacles entre 93 et 94, puis elle se lie à d’autres groupes, principalement de rue, avec lesquels elle partage créations et tournées dés 96: le Théâtre sans toit, Cie le Phun, Ici-Même-Paris, T de teatre (Espagne), O’que strada et Extremo (Portugual), Membros (Brésil), Cie Le Poisson soluble, Royal de Luxe, Les philosophes barbares…
Expositions de sculptures animées, décors et mécanismes pour le cinéma parcourent le chemin créatif de la plasticienne. En 2005, elle crée « L’œil en boite », un spectacle de portraits aux sténopés, réalisés et développés dans la rue, à partir d’appareils photos et labo de sa fabrication.
Depuis, elle mélange sans complexe projets photos, politiques, créatifs, constructions de décors et chargements de camions)
Créatrice sonore et dramaturge, Emilie Mousset s'intéresse aux rapports possibles entre écriture sonore et textuelle, et développe un travail sonore qui emprunte souvent à la poésie et la littérature. Après des études de lettres et de dramaturgie, elle se forme à la prise de son et à l'écriture sonore (avec Kaye Mortley et Daniel Deshays), puis aux techniques du son et à la composition électroacoustique (DEM à Pantin avec Christine Groult). Elle collabore en tant que dramaturge ou créatrice sonore avec des metteurs en scène (Anne-Laure Liégeois, Christophe Huysman…), des plasticiens, des musiciens et des compositeurs (comme Anne-Laure Pigache ou le collectif Motus). Ses pièces sonores associent une écriture radiophonique et musicale à des dispositifs d'écoute (tels que des orchestres de haut-parleurs) et sont diffusées lors de festivals, à la radio, dans des lieux d’exposition, dans des jardins ou dans la rue. Pour le projet Voisins d'Usines, elle met de côté micros et enregistreurs et se consacre à l'écriture des textes.
Delphine Lancelle et Emilie Mousset ont associé leurs pratiques artistiques et leur amour de l’onglet aux pommes de terre sautées sur différents projets ayant pour préoccupation commune un rapport au réel et au politique : le remembrement agricole des années 50, la pratique de la perruque ouvrière, et, plus récemment, des témoignages d’exilés de la guerre d’Espagne dans le Comminges…
© Delphine Lancelle