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Jeanne Simone / Fis opus 9 | l'Usine – Centre national des arts de la rue et de l'espace public(Tournefeuille / Toulouse Métropole)

Jeanne Simone / Fis opus 9

Résumé

Jeanne Simone

Fin d'interdiction de stationner opus 9

Prochains rendez-vous public :

du 29 au 30 janvier 2020 à l'Usine

Toutes les informations pratiques ici


Détails

l’Usine invite la compagnie Jeanne Simone à deux années d’exploration artistique pour mener le 9e opus de Fin d’interdiction de stationner. Menée par la chorégraphe Laure Terrier, cette équipe bordelaise investira le territoire métropolitain pour tenter d’écrire, d’exprimer, d’interroger ce qui fait commun aujourd’hui.

 

« Il est possible que la consistance du monde commun, de l’environnement commun, ne tienne
 que du fait des possibilités d’ébranlement qui s’y manifestent, du fait que chacun n’est vivant
que pour au moins un autre, et que chacun n’est vivant que dans la constitution d’un site commun,
qui n’est pas le rassemblement du site de l’autre et du site de l’un,
qui est un autre site, un site qui contient plus de symbolique que de réel. »

Marie-José Mondzain

dans Voir ensemble. Autour de Jean-Toussaint Desanti. Gallimard, 2003.

 

Chaque artiste impliqué dans cette aventure invente une façon « joueuse » et sensible d’aborder le territoire, s’appuyant sur des rencontres en chaîne, le voyage en transport en commun ou des obsessions en ricochets. Les lieux s’imposeront à mesure que la compagnie rencontrera les hommes. Des trajets se façonnent à travers la métropole, tissant une sorte de réseau qui pourra aisément constituer une partition, une cartographie, visitée ici de point en points, subjectivement.

Une façon de mettre la question du commun au centre de son action, de ses présences, en veillant à l’incarner et en la convoquant autour d’eux : Comment, pourquoi, quand et quoi faisons-nous ensemble ?

 

« Le commun se présente sous la forme d’une activité et non d’un résultat. […] Il est sous nos pieds (un devenir) et devant nous (un avenir). »

Pascal Nicolas Le Straat

Le Travail du Commun, éd. du Commun 2016

Fin d’interdiction de stationner opus 9 - Jeanne Simone © Anne-Cécile Paredes

 

distribution > équipe impliquée dans la régularité : Laure Terrier (chorégraphe et danseuse), Mathias Forge (compositeur-performeur), et Anne-Laure Pigache (artiste vocale)

 

Fin d’interdiction de stationner est un projet conçu et mis en œuvre par l’Usine dans le cadre d’un projet soutenu par Toulouse Métropole et le réseau En Rue Libre

 


FÉVRIER 2019

« Jouer à la métropole »

   Il suffit qu’une personne se mette en mouvement pour qu’elle trace une ligne.  T. Ingold, Une brève histoire des Lignes, éd. Zones Sensibles

 

« Il semblerait qu’au fil de nos explorations, un outil voit le jour. Il s’agit d’un dispositif de pratique que nous appelons « l’espace de vie » ou, le « jeu de plateau » ou, « jouer à la métropole ». Nous y mettons en jeu une expérience du dehors, un sujet, une lecture ou une question. Il tente de rassembler nos activités grâce à une série d’ateliers que nous traversons la plupart du temps ensemble. Il est installé dans une grande salle, à l’image d’une métropole. Nous le pratiquons pendant des temps relativement long en passant d’une activité à l’autre sans souci de construction ni de cohérence. Voici les différents éléments qui le composent :

– espace « triturer une question »

– espace de questions

– espace croquis cartographique

– espace de corps les yeux fermés

– espace de lecture

– espace de pause

– espace « Chère Métropole »

– espace conversation radio

– espace méli-mélo

 

mais aussi,

 

– joker « je fais ce que je veux »

– joker « témoin »

– joker « focus »

– joker « scribe volant »,

 

nous allons peut-être y ajouter : un espace de dance floor, un espace ou moment de marche, un espace de couture (ou à allier avec la radio).

 

Aussi, et souvent, nous faisons des entretiens après une expérience.

L’un-e d’entre nous pose des questions, l’interrogé-e est au plateau prend  les questions comme stimuli et est présent-e à lui, à nous, parfois en parlant, en bougeant, en traçant, en répondant ou rien de tout cela. Le ou la troisième est scribe de ce moment en retranscrivant le discours de l’interrogé-e à travers ses mouvements, ses mots, ses traces…

 

Voici quelques archives ci-dessous :

 

Mathias interroge Anne Laure, Laure restranscrit.

 

Elle dit qu’au préalable, rien n’est figé. Elle nous parle de sa fatigue face à la glaciation des espaces. Elle prend celui-ci d’espace, en exemple. Elle surligne précisément dans sa vie tout ce qui a à voir l’articulation, et son corollaire le pivot. Elle parle plus haut là. Elle ouvre la voix au maximum de ce que sa trachée peut. Pour attirer avec puissance les limites de cet endroit. Subitement, elle pointe des petites questions qui la hantent, « En sont mes points » dit-elle ? Elle hésite sur ces points, elle dit que ce n’est pas si clair, que c’est une bonne question, elle cherche la résonance. Elle dit que c’est un cheminement, qu’on n’arrive pas comme ça aux points ; Que c’est plutôt des départs, des points d’ancrages, à partir desquels elle fixe des fils, des points situés géographiquement mais affectivement surtout, qui la motivent. Elle dit qu’elle se réancre régulièrement à ses points d’ancrage affectifs, essentiellement, qui se situent dans ces côtes flottantes. Elle dit que c’est loin d’être flou, que c’est sans obligation de résultat. Elle dit « à l’envie ». Elle dit « selon », elle revendique qu’il n’y a pas à avoir une pression particulière. Elle pointe la persistance ou son contraire, le confetti. « Voilà », elle ponctue.

Là elle harmonise. Elle nous dit à l’oreille qu’elle s’est approché d’un centre plus personnel. Elle questionne le moment où elle sent qu’elle quitte sa ligne et qu’elle est en train d’en prendre une nouvelle ; Elle avoue que c’est sa ligne qui la quitte. Même si elle a l’honnêteté de dire qu’au fond, elle en a plusieurs, en vrai. Du coup c’est possible qu’elle quitte aussi, finalement. Il lui faut préciser que certaines lignes sont devenues des planchers sur lesquels elle marche stablement. Elle se demande quelles lignes sont devenues quoi. Des lieux. Des surfaces. Elle a une pensée émue de ce qu’elles sont devenues. Elle en imagine des larges, des souterraines. Puis elle s’interroge, interdite, arrêtée dans son raisonnement, parce qu’elle dit ne pas savoir quel dernier nœud elle a fait. Elle se met à chanter, elle fredonne un court moment, puis retrouve la parole de sa chanson. C’est quoi le dernier nœud de neige que j’ai marché ?

 

 

Laure interroge Anne Laure, Mathias retranscrit.

 

Je sais pas.

Je sais plus.

 

À un moment j’ai su.

J’avance sur la questions

 

J’oscille.

Je suis mitigée, mon cœur balance.

C’est une question qui m’agite gentiment.

En fait c’est une question lyrique, sur laquelle je surfe depuis que j’existe. Non. Plus que ça. C’est LA question qui me fait bouger, me met en mouvement, me permet d’être en relation, d’être affectée. C’est ce qui me permet d’EN être tout simplement mais c’est aussi tellement stimulant. Ça me fatigue parfois. Je ne parviens pas à en faire le tour, y a un côté envoûtant dans cette question. Je ne peux pas m’y retrouver. Ça me demande de dire ADIEU à certaines choses, mettre un casque, endosser mon costume de MANGA asiatique et aller à la cantine 5 ou 6 fois par jour, faire des pauses au karaoké avec toujours la même chanson. Il n’en faut qu’une seule sinon je retrouve la spirale et ça peut m’entraver la respiration.

Non là je préfère travailler pour la télé, faire des bandes-son ou des doublages, y a besoin de gens simples comme moi. Comment ? Comment ? Comment !! COME ON

Est-ce que vous savez vraiment ce que vous dîtes quand vous dîtes COMMENT ? Allez, quoi, dîtes-le avec moi, vous allez voir l’effet que ça fait. COMMENT………… c’est un mot puissant COMM-MIIIIIiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii

 

Vous pouvez sentir la force. Ma force. Vous sentez maintenant la force des choses. C’est simple. LA PUTRÉFACTION DES OS DANS L’ANTIQUITÉ ANCIENNE ÉTAIT AVANT TOUT ASSOCIÉE À UNE MÉTAMORPHOSE EN NÉCESSAIRE CONTINUITÉ AVEC L’ASPECT VIVANT DE L’ÊTRE AUQUEL ILS AVAIENT APPARTENU COMME UN SEUL CONTINUUM. LE GRAND CONTINUUM. LE GRANDIOSE ET SIDÉRANT CONTINUUM devant lequel je m’agenouille et que je détache en fragments. Ce n’est qu’une grande structure vivante qu’on peut aisément découper en 7 ou 8 parties. Chacune de ces parties est autonome et elle se complète grâce à une petite lamelle dentelée qu’on met généralement autour du sexe chez les Orochons avant de parler, de comprendre ou d’étudier le grand continuum. C’est un costume qui est long mais important à revêtir. Chacune de ces lamelles nous met en relation avec une partie du grand continuum et nous offre une perspective, un point de vue, un masque. Je peux alors profiter de tous mes MOI. COMMENT ? Je les mets dans MOI. COMMENT ? Avec ma bouche, je les avale, je les incorpore et j’en ai plein de nouveau dans le ventre avec lesquels je me blottis dans le grand continuum.

 

Mathias interroge Laure, Anne Laure retranscrit.

 

Elle dit que ses pieds lui ressemblent. Son être est une page blanche de paper board. Elle peut en sortir quand elle veut.

Elle dit qu’elle est plus grand qu’il n’y paraît. Elle sait s’étendre… et se reposer aussi. Elle dit que les mots sont dans son dos.

Elle dit « le corollaire pénible à tout ça, c’est… la façon de prendre soin qui va prendre une place inouïe, passer son temps à faire et à défaire. C’est pour ça que j’aime bien ne pas être responsable d’un lieu. Ça me lâche. »

Elle pense par le souffle. Elle dit :

« Habiter un espace hors de chez soi »

Il dit « C’est par où que tu traces ? »

Elle dit que chacune de ses articulations peut s’en charger.

Il dit « est-ce qu’il y a plusieurs couleurs ? »

Elle dit qu’elle peut se porte elle-même et ses pensées aussi. Elle dit que tout est ligne. Elle dit qu’une bonne mise en place peut toujours faire l’affaire. Elle se donne la parole… à elle-même.

Sans aucun doute, elle écoute sa propre page blanche de paper board.

Elle murmure VERS un lointain.

Elle dit qu’elle aime ses propres plis.

Elle parle de promenade imposée, d’un mouvement imposé, d’un enchaînement imposé, d’une compétition de gymnastique. Elle dit que chaque pas de pensée doit prendre son temps pour lui.

 

Elle dit

« envoyer promener

se promener

être promenée

promener » et l’écrit sur une pancarte pour la prochaine manifestation.

 

Il dit « comment passes-tu du point à la ligne ou de la ligne au point ? »

Elle dit que SOUFFLER = PENSER.

Elle dit qu’elle peut aussi faire des défilés de mode, à différentes cadences. Elle dit qu’elle respire par intermittence. Elle dit qu’elle pourrait faire ça toute sa vie. Elle prend son temps pour rentrer dans chaque ligne avec tendresse. Elle est attentive à aimer tout le mobilier, même le plus retord. Une douceur pour chacun.

 

 

Virginie interroge Mathias, Anne Laure restranscrit.

 

Il dit que cette dalle de béton le sépare de la terre, il dit que ses mains ne peuvent rester aussi propre quand il gratte la terre. Il dit que ses mains sont pleines et rondes et douces et enveloppantes et qu’elles font apparaître des formes. Des formes de tailles différentes et d’origines différentes. Il peut même jouer à la pétanque avec. Mais ça le fatigue la pétanque. Les vraies boules de la vraie vie sont trop lourdes ça lui tire les bras jusqu’en bas du sol et ça entraîne son dos et ses épaules et ça lui rallonge les mains jusqu’à les perdre mais il s’en fout parce que franchement il faut bien s’y faire à tout, alors quoi il y en aura d’autres et puis voilà. De toute façon ça claque sur son pantalon quand il frappe dessus, qu’il soit nu ou pas.

 

                       « Qui t’a parlé ? »

 

            – euh – euh – je crois que j’ai… écouté plus de gens que des gens ne m’ont parlé. Est-ce que l’un ne va pas sans l’autre ?… m’a vaguement parlé… avec un bonnet noir et les dents du bonheur des années 80 m’a parlé la chapka et sa femme noire en chaînes briquées m’a parlé. Le chauffeur du bus m’a parlé marocaine blonde. Le salon de thé m’a parlé, airbus and co m’a parlé. Une militante du PC m’a parlé. Un jeune homme de la CGT m’a parlé. Un jeune homme avec une parka percée bleue m’a parlé. Un couple avec deux enfants dont la boulangère m’a parlé. L’origine indienne de la sécurité m’a parlé. Un couple d’hommes dehors m’ont parlé depuis 50 voir 35.

 

 

 

La Compagnie Jeanne Simone était aux micros de Radio Campus à l’occasion de leur 6è session de création à l’Usine du 4 au 8 février 2019

 

 

 

 

Informations pratiques

6è session de création à l'Usine du 4 au 8 février 2019

Restitution de la création du 25 au 29 novembre 2019

NOVEMBRE 2018

mercredi 14 novembre

18 h à Blagnac, arrêt de tram Andromède
conférence performée avec Catherine Grout
 

L’équipe investit le territoire métropolitain pour tenter d’exprimer ce qui fait commun aujourd’hui; comment, pourquoi, que faisons-nous ensemble ?
Catherine Grout, professeur d’esthétique à l’ENSAPL et chercheuse au LACTH est présente pour échanger autour de l' »espace paysage » !

 

 

vendredi 16 novembre

la Cie Jeanne Simone est sur les ondes de Campus FM

 

 

Chère Métropole

 

C’est la première fois que je m’adresse à toi ça fait du bien car en français je peux m’adresser à toi si tu t’appelais le Métropole certain te nomme tu dois avoir une existence légale The Metropole c’est par vrai j’ai emprunté tes regards de personne tout à fait convaincue une matrice c’est la raison une métropole la reliance qui te constitue que tu es féminine un concept chère Métropole je ne sais pas si je m’adresse à toi la tâche elle n’est pas administrative c’est une vision mouvement qui s’assemble et il y a chose ou autre chose un chantier que tu es plein de choses Chère Métropole quel avenir je sais pas l’administration nationale te repère et tu es beaucoup plus que ça le chaos te rigide un rôle local régional en partie y a un cadre et c’est la raison pour laquelle chacun se déplace et c’est vraiment Chère Métropole comment vas tu ? tu sais ce qu’est la maladie ? débordée d’un train train tu as plein de chose à faire. Chère Métropole cherche re cherche est-ce que voilà c’est ça dans cette lettre la chair de tes chairs est-ce que une question qui te traverse je suis pas complètement celle-ci était présente. Aaa. A grossir. L’expanssion.

qu’est-ce qui se passe pour toi ? à rentrer dans la chair. je pense. T’as les deux à la fois. Tu pourrais former des outils de com. voir est-ce que le commun peut se réduire à un mot. habituellement je ne travaille pas avec un script. polysémie oui; je lutte pour m’imaginer prononcer ces mots j’aime penser que tu es faite de choses. si tu veux mettre un papier dans une enveloppe.

 

Informations pratiques

5è session de création à l'usine du 12 au 16 novembre 2019

PRÉSENTATION PUBLIQUE

MERCREDI 14 NOVEMBRE 18h
Arrêt de Tram Andromède à Blagnac

OCTOBRE 2018


 

Chère très chère métropole

Je m’en reviens vers vous en ce jour férié de Toussaint, afin de savoir ce que vous faites de vos chers disparus. En effet, vos êtres nous sont ils morts chers ? Conservez-vous de l’affection, de l’attention, pour vos disparus, en dehors de vos monuments ? Votre coeur de ville bat-il encore d’amour longtemps pour ces êtres disparus, pour les étés si j’ose dire ?

Chère métropole, comment envisagez-vous la mort ? Y songez-vous ? Comment ? Pourquoi finalement ? Le sens du comment ? Est-ce qu’une métropole peut pourrir ? Mourir ? Comment ? Quelles en seraient les funérailles ?

Comment honore-t-on la mort d’une métropole ? Qui se la remémore ?

Par quelle carte et quelle légende trace-t-on les parties mortes d’une métropole ? Êtes-vous un rhizome, dont les parties peuvent mourir sans entraver le tout ? »

 

Chère métropole

je ne suis pas tout à fait sûr de moi mais finalement après tout ce temps passé ensemble, j’en viens à me demander s’il ne serait pas plus juste de trouver un lieu propice où se donner des rendez-vous. Je n’ai jamais songé à formuler cela auparavant car je crois que je ne sais pas vraiment comment m’adresser à une métropole. Tu le sais, je te l’ai déjà dit plusieurs fois, c’est d’ailleurs ce qui fait la consistance de notre rencontre si je puis dire mais, je n’avais jamais écrit à une métropole auparavant. Vous êtes pourtant nombreuses tu vas me dire mais la vie est ainsi faite que je suis différente et qu’ainsi je m’affirme et m’affranchis. Vous écrire me surprend, me submerge et me surmoi finalement. Vous m’ensevelissez de votre surface étendue et je me glisse mot après mot dans vos rond-point virgules. Chère métropole, qui aurait imaginé ? Comment aurait on pu prédire notre rencontre ? Chère métropole, Toulouse vous sied-il ? Est-ce un mariage de raison ?

Chère ma chère de mon chèr(e) cher que ce qui vous êtes chère puisse être sans chair

chère métropole, êtes-vous liée à Toulouse comme un corps à sa colonne ?

Chère métropole de ma chair

chercher sa chaire, chachair de métropole, trop polpe mon chère

Trop polpe pour les poulpes que nous sommes.

Soit mais bon ponpont bon, bon qui n’éttoie qui n’es toi toi Toi ! »

 

Chère métropole

quoi qu’es tu ? qu’es tu de quoi qu’es tu faite ? De nos mains qui passons un temps infini à tenter de cerner, des choses s’inscrivent dedans nous en es-tu consciente ? Le sens-tu ? Si oui comment ?

Je ne sais pas si tes réponses sont si lisibles ? Nous nous évertuons à nous rendre disponibles et disposés pour les saisir. C’est un exercice délicat, nous sommes pourtant du même monde, façonnable et façonné l’un par l’autre.

Les choses ont-elles changé depuis quelques mois ? Il m’est agréable de constater que ni toi ni nous sommes en mesure d’éclaircir le mystère ou de résoudre l’énigme. A croire que cela nous maintient en haleine… sans nul doute. Pourquoi ne pas se voir en dehors du travail ?

Informations pratiques

4è session de création du 29 octobre au 20 novembre 2019

 

MAI 2018

Pascal Nicolas Le Strat, Le travail du commun (extraits)

«La métropole, parce qu’elle multiplie les occasions d’échanges et de rencontres, constitue un extraordinaire gisement de commun : vivre dans une métropole c’est, de fait, vivre en forte interdépendance avec d’autres, pour tous les moments de l’existence, que ce soit pour se déplacer, se nourrir, s’informer, se divertir… »

 

  1. Negri et M. Hardt, Commonwealth

« Ce commun artificiel traverse le territoire métropolitain tout entier et constitue la métropole. (…) : l’accès aux réserves de commun qui y sont enchâssées est la base de la production ; et les résultats de la production sont en retour inscrits dans la métropole : ils la reconstruisent et la transforment. La métropole est une usine de production du commun. »

 

« L’enjeu est triple. Il convient en effet de réfléchir conjointement à la question de l’agir en commun (comment agir en nombre ? Comment coopérer ?), à la question de la constitution d’un commun (qu’est-ce qui nous réunit, nous associe ? Comment faire collectif ou communauté ? Comment tisser, tramer ou instituer le commun?) et la question d’un travail du commun (comment agir sur ce commun qui nous humanise ? Comment le développer, le déployer démocratiquement ? Comment renforcer sa portée émancipatrice?)»

 

Le commun en tant que disponibilité

« rapport que nous entretenons avec notre environnement de vie, il englobe dans ce cas de nombreuses ressources nécessaires : l’eau, l’air, l’espace… »; « commun est le mot qui peut désigner cette extraordinaire disponibilité, ces multiples ressources et opportunités que nous réserve notre environnement de vie » ; « sur ce premier plan le commun est principalement un enjeu de disponibilité. »

 

Le commun en tant que capacité

« ce que nous partageons en commun ensemble est avant tout une aptitude générique : la capacité indéterminée de dire, de signifier, de formuler. Notre être-en-nombre se nourrit de ce type d’aptitude : la langue, l’imaginaire, l’intellect, la sexualité, le surréel… Nous sommes en capacité de parler, d’imaginer, de penser, d’aimer…, mais, aussi, si nous persistons à généraliser ce commun, en capacité de délibérer, d’argumenter, d’analyser… Le travail du commun pourrait donc correspondre à cet effort pour inventer et investir le maximum de facultés, pour les exercer le plus intensément possible, pour les vivre sur le mode le plus égalitaire et le plus autonome. » 

 

Le commun en tant qu’institution

« Le commun éprouve sa vitalité et sa force cohésive dans ces mouvements d’élaboration et de constitution, dans ce rapport instituant au réel. Ce qui nous est commun, ce qui fait commun, ce sont bien les processus de réinvention du réel que nous amorçons ensemble et qui, en retour, nous obligent collectivement, nous sollicitent réciproquement, nous rapportent les uns aux autres. Le travail du commun correspond à cette prise de risque, à ce pari politique et intellectuel, le pari de l’ouverture et du devenir, du processuel. Le travail du commun est un moment privilégié où ce pari peut être tenté et assumé, où il est possible collectivement de prendre le risque de l’ouverture et de la dynamique instituante. C’est une façon d’éprouver une situation, de l’explorer et de l’expérimenter. Commun est le nom possible pour désigner ce mouvement. Il relève alors en conséquence d’une pensée et d’un agir du processus (de l’instituant et du constituant). »

Informations pratiques

3è session de résidence à l'Usine du 14 au 18 mai 2018

AVRIL 2018

Nous continuons d’arpenter l’agglomération Toulousaine. Cette fois ci nous avons foulé les espaces de Cornebarrieu, Tournefeuille, Lespinasse, Beauzelle, Fenouillet, Toulouse…. les zones qu’on dit péri-urbaine remplies de sons de grenouilles, de jardins, de maisons de toutes tailles, de promeneurs, de coureurs, de camions, de hangars, d’avions, de gare de triage, de raccourci par les GR, de bancs publics et d’espaces inattendus. Nous incorporons ces expériences dans nos corps, tentons d’en tracer des partitions. Nous avons fini la semaine par une émission impromptue sur Booster Radio, comme un récit de nos quelques jours d’explorations.

 

 

 

L’ambivalence de la trace

Anne Laure Pigache (extraits)

 

Qu’est ce qui fait trace ?

Comment faire trace de quelque chose qu’on ne connaît pas ?

De quelle trace un processus de recherche a besoin ?

La recherche peut-elle exister sans faire trace ?

Pourquoi faire trace nous rassure ?

La trace peut-elle nous aider à comprendre ce qu’on est en train de faire ?

Un spectacle est-il une Méta-Trace ?

Comment faire trace quand les formats de com (facebook, site internet, la soif des images sexy) pré-déterminent le format de la trace ?

Comment la trace peut servir notre chemin d’exploration ?

La trace permet-elle de se souvenir ou de faire récit ?

 

QUAND ON EST IMPROVISATEUR

QUAND NOS SAVOIRS FAIRE SONT : L’ORALITÉ, L’ÉCOUTE, LE MOUVEMENT, LE « FAIRE AVEC » LES LIEUX, LE CONTEXTE, LE ICI ET MAINTENANT

COMMENT S’APPROPRIER LE « FAIRE TRACE »

 

Faire trace et une manière de partager nos récoltes, à l’intérieur du trio, de rendre tangible la recherche, d’incorporer le vécu fragile d’une journée, d’en tirer des sens cachés, d’en faire un moteur de création pour autre chose, d’en imprimer des détails, d’en faire mémoire, d’en faire un réservoir, d’ancrer les explorations en les traduisant en autre chose.

La trace fabrique du mythe, une mythologie de l’expérience.

La trace fabrique de la pensée.

La trace nous rassure car elle atteste que quelque chose se creuse et elle atteste de ce qui se creuse.

Nous pouvons faire confiance au fait que, lorsque nous regarderons nos traces au bout de quelques mois, cela racontera quelque chose et cette chose, nous aurons idée de comment la mettre en forme.

 

 

 

Informations pratiques

2è session de création à l'Usine du 16 au 20 avril

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